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Histoire du village


L’origine du nom « Cabanial » viendrait peut-être de l’occitan cabana, « petite maison ». A ce jour, aucune archive ne permet de dater les premiers regroupements de ces petites cabanes.

 Les pierres polies, haches, débris préhistoriques, pièces de monnaie, briques, tuiles,  retrouvés dans les champs attestent d’une occupation dans l’Antiquité et même auparavant.

 Les premiers documents (1426) font apparaître le nom de « Castrum de Cabaniallo ». Le mot « castrum » désigne, à cette époque, une forteresse, un bourg fermé.

 Les terres de Le Cabanial ont d’abord appartenu à la couronne de France. Puis Philippe le Bel fit donation du domaine au Seigneur de Montbrun, Pierre Duèze (1244-1326), Vicomte de Caraman.

Le Cabanial a dès lors ses armoiries : D'azur à la croix ancrée d'argent, cantonnée de quatre losanges du même

Ces terres sont passées vers la fin du XIVème siècle aux mains de la famille des Rigaud de Vaudreuil. De 1750 et jusqu’à la Révolution, le domaine était géré par le Seigneur de Montgey.

Philippe de Rigaud (1643-1725), bien que  gouverneur de Montréal (Canada) et de toute la Nouvelle-France, s’est néanmoins occupé des affaires de son domaine. En 1723, il fait ainsi un prêt de 450 livres à la communauté.

On retrouve dans les archives la délibération suivante de Sieur Gilh, du 9 mars 1731 : 

« Sieur Gilh paiera le 1er janvier 1732, au nom de la communauté, la somme de cent livres à Monsieur Le Comte de Vaudreuille, Seigneur du lieu, ou à ses procureurs fondés, comme acompte des sommes que cette communauté lui devait. Sommes empruntées pour réparer la nef de l’église paroissiale, l’horloge, la place publique et les fontaines et pour acheter un coffre à deux serrures pour enfermer les papiers de la communauté »

Une réponse à la déclaration du Roi du 17 novembre 1733 fait état des biens de « la paroisse du dit Cabanial, diocèse de Toulouse ». Jean Lacaze, agent de messire Louis Philippe de Rigaud, Seigneur du Cabanial, publie le 25 juin 1734 ce que possède le dit Seigneur : 169 arpents de terres labourables, près, bois, vignes ou racines à savoir 80 arpents de terres labourables, 10 arpents de vigne, 20 arpents de près,, 35 arpents de racine et 24 arpents de bois. De plus le dit Seigneur jouit noblement d’un moulin à vent avec son droit de terre en motte qui est à l’entour, plus dans le dit lieu un château et maison seigneuriale bâtis en pierres et chaux avec ses édifices, plus un four auquel les habitants sont obligés d’y faire cuire leur pain et s’ils n’y viennent cuire leur pain sont tenus de payer chaque année par tête, depuis l’âge de 7 ans la quantité de 2 mégères de blé mesure canton, plus une forge portant 5 cestiers de blé de rente. Davantage la Seigneurie du dit Cabanial avec toute justice et directe, portant en censive 4 livres 9 sols d’’argent, 2 cestiers trois cartières d’avoine avec tout droit de prélations que la communauté paye annuellement au dit Seigneur.

 

A cette époque, les Seigneurs nommaient les consuls. Voici une liste des consuls nommés par les Seigneurs : M Bessières Jean, nommé en 1718 - M Escourbiac Raymond, nommé en 1720 - M Granier Antoine, nommé en 1728 - M Olivier François, nommé en 1730 - M Audric Jean, nommé en 1739 -M Clanet François, nommé en 1740 - M Rouzes Guillaume,  nommé en 1748 - M Barennes Louis, nommé en 1750 - M Belaval Jean, nommé en 1758 - M Quinquéry de Laline, nommé en 1760 - M Quinquéry de Lapérière, nommé en 1768 - M Barennes Marc, nommé en 1770 - M Escudier Jean, nommé en 1778 - M Quinquéry de Lapérière, nommé en 1780 - M Olive Joseph, nommé en 1785.

Après la Révolution, les premiers maires élus sont : M Varennes,  premier maire du Cabanial, a cessé de remplir ses fonctions le 6 messidor  de l'an 3 de la République. Puis, après lui, ont été élus successivement maires : M Cocula Jean, le 24 messidor de l'an 3 - M Varennes, le 30 vendémiaire an 4 - M Belaval Maurice, le 10 nivôse de l'an 12.

C’est aux alentours de la Révolution que Le Cabanial fut doté de son hôtel de ville ou plutôt de sa maison de ville. Elle fut construite sur la porte d’Auta et servait en même temps de classe. La place du village est en ces temps couverte de tuiles, mais reste ouverte.

Au XIXème siècle, la population s’accroît, la commune prospère lentement car les moyens sont faibles. Les conseils municipaux successifs  s’attachent à donner une instruction primaire à ses enfants. Afin de maintenir une stabilité dans l’équipe enseignante, la commune prend les mesures nécessaires pour doter la localité d’une maison d’école neuve : salle de classe et logement. La fréquentation est assez régulière mais comme dans toutes les communes, à l’époque des travaux des champs, les absences sont nombreuses.

Il y a deux foires dans l’année, l’une le 12 mai et l’autre le 12 octobre. Au dire des anciens, ces foires jouissaient d’une grande faveur mais peu avant la fin du siècle elles furent supprimées.

 

Au cours du XXème siècle, la population n’a cessé de diminuer, passant de 400 habitants au début du siècle à 163 en 1975. La cause doit en être attribuée au désir manifeste qu’ont les habitants d’aller vers les villes.

En 1904, le téléphone est installé, c’est la même année que commence la construction de la ligne de chemin de fer de Toulouse à Revel. La gare, en bordure de la Départementale n°1, existe encore mais elle transformée en habitation particulière. En 1946, cette ligne est suspendue.

La commune est très touchée par la Grande Guerre : 22 hommes sont morts pour la France. Albert Guiraud, peintre enlumineur a fait don d’un tableau à la mémoire de ces soldats. Ce tableau est exposé dans l’église. Son fils Georges Guiraud, sculpteur graveur, a fait don d’une sculpture, celle-ci est adossée à la halle. La Mariane républicaine en pied, le glaive à sa gauche, tient un bouquet de fleurs tricolores. La citation « per la patrio » atteste l’attachement à la langue occitane, la langue maternelle des enfants du Cabanial morts « pour la patrie ».

En 1930 un regroupement de  9 communes  (Le Cabanial, le Faget, Albiac, Prunet…) fonde le syndicat d’électrification, en 1933 il assure l’éclairage dans la commune. L’eau de la Montagne Noire arrive dans la commune dans les années 1960.